Home Articles et Dossiers Les grandes serres du Jardin des Plantes
Les grandes serres du Jardin des Plantes



SerresExtérieur

SerresIntérieur




Serres1201

Serre de l’histoire des plantes et vue des reflets de la structure de la serre de Nouvelle-Calédonie
©G.E.M.
Serre des forêts tropicales humides
©G.E.M.
Serre des forêts tropicales humides
Entrée principale des serres
©G.E.M.


Un challenge pour le muséum national d’histoire naturelle : la rénovation des serres.

Au cours de la conférence qui s'est déroulée le lundi 31 décembre 2011, les acteurs de la rénovation des serres nous ont présenté et dédicacé leur livre :

"Les grandes serres du Jardin des Plantes. Plantes d'hier et d'ailleurs".

A la table des conférenciers se trouvaient :

- Eric Joly Chef du projet et directeur du Jardin des Plantes de Paris et de l’Arboretum de Chèvreloup.

- Denis Larpin responsable scientifique des collections végétales tropicales du Département des Jardins botaniques et zoologiques du Muséum.

- Dario de Franceschi, chercheur et enseignant au département Histoire de la Terre du Muséum national d’Histoire naturelle.

- Manuel Cohen, photographe reconnu, avec son regard plein de curiosité et de sensibilité, a présenté un reportage photographique effectué tout au long du chantier de rénovation. On lui doit aussi l'illustration du livre présenté ce soir.




SerresDédicaces

   Après avoir expliqué comment ce pari de rénovation a été gagné, ils nous convient à une superbe rencontre avec des plantes des quatre coins du monde afin de découvrir leur originalité et leur richesse dans ces lieux enchanteurs que sont ces serres.

  




Quatre serres sont désormais ouvertes :


- la serre des forêts tropicales humides


- la serre des déserts et milieux arides


- la serre de Nouvelle-Calédonie


- la serre de l'histoire des plantes

   qui mène jusqu'aux fleurs

            

SerresCactees



          Serre des déserts et des
          milieux arides ©G.E.M.


   Préserver les serres, c’est aussi renouer avec la ferveur des grands botanistes des siècles passés, et nourrir les fantasmes du jardinier : "faire pousser en pleine terre des plantes originaires d’autres latitudes" nous précisent-ils ! Mais pour eux on ne peut parler de rénovation sans évoquer l'héritage du passé.

Dès le XVII e siècle… des orangeries et des serres de bois et de verre.
   Les orangers sont les premières plantes fragiles que l’on cherche à conserver au Jardin Royal. Pour les protéger des gelées on leur construit ce qu’on appelle alors "des orangeries".

L’objectif étant alors scientifique, il s’agit de conserver et d’acclimater des plantes que les naturalistes rapportent de leurs voyages d’exploration, constituant ainsi des collections botaniques encore rares.

La plus ancienne serre du Muséum est édifiée par Sébastien Vaillant en 1714, elle abrite un pied de café envoyé à Louis XIV.

Au fil des années, d’autres serres sont édifiées par les intendants du Jardin, dont Buffon, le plus célèbre d’entre eux, qui fait construire des serres tempérées en 1788.

Début du XIXe siècle… les premières grandes serres de métal et de verre au monde.
   La serre Philibert édifiée en 1821 - serre la plus chaude - est destinée à recevoir les plantes d’Inde et de Cayenne.





Grande serre

Serre michele

Vue des serres courbes. Gravure extraite de
« Muséum d’histoire naturelle. Serres chaudes »

Charles ROHAULT de FLEURY, Paris, 1837. MNHN

Vue intérieure de
la grande serre.
©G.E.M.


Charles Rohault de Fleury, architecte du Muséum, construit entre 1834 et 1836, deux serres carrées vitrées et hautes. Le pavillon oriental contient des eucalyptus, des dragonniers, et des mimosas. Il est tapissé de passiflores et d’autres plantes grimpantes. Le pavillon occidental, dit "Pavillon des palmiers" accueille bambous, palmiers, vanille, canne à sucre, bananiers, dattiers, fougères arborescentes. Il comporte un bassin aux nymphéas. C'est à cette époque qu'Edouard Maubert mettra son pinceau de peintre au service de ces illustres botanistes qui ont fait la renommée mondiale du Muséum d'Histoire naturelle.


AEchmée

Bananier

Passiflore

Achmée plante épyphite, originaire des forêts tropicales. Edouard Maubert, Dictionnaire universel d'Histoire naturelle, Charles D'Orbigny.
©G.E.M.

Bananier de la Chine, Edouard Maubert, Dictionnaire universel d'Histoire naturelle, Charles D'Orbigny
©G.E.M.

Passiflore, originaire d'Amérique, Edouard Maubert, Dictionnaire universel d'Histoire naturelle, Charles D'Orbigny.
©G.E.M.


Mais, la guerre franco prussienne en 1871 occasionne des dégâts sur les serres, elles sont restaurées en 1874.

Les jardins d'hiver.

   À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, les prouesses techniques donnent naissance à un nouveau type de bâtiment : le jardin d’hiver, les plantes y sont cultivées en pleine terre. Le premier est érigé par Jules André entre 1881 et 1889, il sera démoli et reconstruit entre 1935 et 1936 par René Berger, architecte en chef du Muséum. Domine alors l’esthétique "art déco" qui caractérise la grande serre. L’entrée monumentale, comporte des piliers luminescents en pâte de verre et des grilles basses, dessinées par le ferronnier d’art Raymond Subes.


 

Serres_mich

 

Entree serre

Serre des forêts tropicales humides
Détail de la structure
©G.E.M.

Rénovée à l’identique, l’entrée art déco de la grande serre, construite dans les années 1930 par
René Berger. ©G.E.M.


    Au XXe siècle : début d’une grande campagne de rénovation. Les serres de Charles Rohault de Fleury, (serre australienne et serre mexicaine) inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en juillet 1964, sont restaurées en 1980. La couverture du jardin d’hiver construit par René Berger est refaite en 1980 avec du verre armé. L’avant-corps est restauré en 1999. La restauration des serres courbes est menée par Paul Chemetov et Borja Huidobro entre 1995 et 1997.

   En 2005 s'ouvre le grand chantier qui mène jusqu’à aujourd’hui. Les serres entièrement rénovées et réaménagées avec des facilités d'accès aux visiteurs à mobilité réduite, sont ouvertes à tout public, passionné par les plantes et amoureux des jardins. Elles ont accueilli depuis le 2 juin 2010, plus de 200 000 visiteurs. Une occasion de s’immerger dans la nature, en toute saison dans d’élégantes constructions, mais aussi d’entrer dans le monde de la botanique, pour mieux connaître les plantes et mieux les préserver.

©Groupe Edouard Maubert